
Dans l’univers du rhum guadeloupéen, certaines figures incarnent la transmission d’un héritage précieux. Danielle Ruscade, mariée Galli, fille aînée de Charles Albert Ruscade, plus connu sous le nom de Papa Rouyo, fait partie de ces femmes qui ont su défendre avec force et détermination les valeurs familiales et la préservation du terroir.
Un héritage façonné par le travail et la passion
Papa Rouyo, agriculteur passionné, a consacré sa vie à la culture de la canne à sucre. Dès 1919, il s’engage dans le système de colonnage partiaire, un modèle agricole spécifique à la Guadeloupe qui permettait aux cultivateurs de travailler la terre en semi-indépendance après l’abolition de l’esclavage. Pendant près de 60 ans, il façonne la terre avec courage, patience et résilience, traversant les tumultes des guerres mondiales et les difficultés économiques.
À son décès, le 23 décembre 1979, il laisse derrière lui un héritage fort, fondé sur les valeurs du travail, de la passion et de la détermination.
Le combat de Danielle pour préserver les terres familiales
À la mort de Papa Rouyo, la transmission de son patrimoine aurait pu être compromise. Un accord tacite avait été passé pour que la famille Ruscade rachète les terres qu’elle travaillait depuis des décennies. Mais lorsque la structure foncière propriétaire des terres décide de ne plus les vendre, Danielle Ruscade, surnommée « MaMé », se lance dans un combat judiciaire acharné pour préserver l’héritage de son père.
Pendant 17 longues années, elle lutte sans relâche, rassemblant autour d’elle une véritable communauté de planteurs unis par la même volonté de défendre leurs terres et leur savoir-faire. En parallèle, son fils, Judes Galli, signe en 1980 un nouveau contrat de colonnagepour garantir la continuité de l’exploitation.
Finalement, en 1997, la victoire est au rendez-vous : la famille Galli achète ses terres, assurant ainsi la pérennité du patrimoine agricole de Papa Rouyo.
