Alexandre – l’alchimiste des flaveurs

Alexandre – l’alchimiste des flaveurs

ALEXANDRE – L’ALCHIMISTE DES FLAVEURS

artisan-papa-rouyo-alexandre

Crédit illustration : Jean-Pierre Silo Studio 515

Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Passionné par l’agro-alimentaire, je me suis retrouvé un peu par hasard à produire du rhum. Mais peut-être s’agissait-il de ma destinée et que mon intérêt grandissant pour les spiritueux et ses méthodes de production m’ont tout naturellement poussé à découvrir cette belle culture.

D’où vient ton intérêt pour le rhum agricole ? Et pour le rhum en général ?

Le profil aromatique du rhum me rappelle souvent mes premières passions pour le vin et son lien étroit avec sa matière première. C’est la représentation du labeur de l’être humain et de l’impétuosité de la nature. Le rhum est un produit unique : c’est l’histoire des Antilles. Être acteur de cette histoire est pour moi une chose extraordinaire.

Peux-tu expliquer ton rôle chez Papa Rouyo ? En quoi consiste ton quotidien au sein de l’équipe ?

Mon quotidien est de suivre l’entièreté de la production, de la réception du vesou dans les cuves de fermentations à l’élevage de nos blancs et de nos vieux dans les chais. Produire du rhum donc, mais également réfléchir et travailler sur le perfectionnement de nos méthodes de production pour obtenir un rhum de qualité.

blog-papa-rouyo-alexandre-lalchimiste-des-flaveurs

Quel est ton style de rhum préféré ? Une façon privilégiée de le déguster ?

Mes rhums préférés sont les rhums qui se dégustent. Car ils ont tous un profil organoleptique qui raconte une histoire et une culture. Leurs spécificités de terroirs me permettent de voyager et de découvrir les saveurs du monde.

blog-papa-rouyo-alexandre-lalchimiste-des-flaveurs-alambic
blog-papa-rouyo-alexandre-lalchimiste-des-flaveurs-cartons
Sandro – le régisseur de parcelles

Sandro – le régisseur de parcelles

SANDRO – LE REGISSEUR DE PARCELLES

blog-papa-rouyo-sandro-le-regisseur-de-parcelles-illustration

Crédits illustration : Jean-Pierre Silo – Studio 515

Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Sandro LODIN, originaire du Moule. Je suis une personne altruiste, qui a une soif d’apprendre et de s’enrichir des opportunités que lui offre la vie. J’ai travaillé pendant la plus grande partie de   ma vie en France hexagonale et au Luxembourg dans divers corps de métier puis j’ai décidé de revenir à mes racines : ma chère Guadeloupe.

D’où vient ton intérêt pour le rhum agricole ?

C’est noble de travailler la terre ; on s’adapte en permanence à l’état de la parcelle pour avoir de belles cannes à sucre.

Et pour le rhum en général ?

Pour ce qui est du rhum en général, je ferai simple comme réponse, mon intérêt s’arrête à un bon rhum sucre-citron.

Peux-tu expliquer ton rôle chez Papa Rouyo ?

Mon rôle est d’organiser les opérations liées aux cultures de la canne à sucre sur nos parcelles (plantation, achat et coupe de la canne, entretien et broyage de la canne). J’assure la gestion administrative, technique, et économique. Je suis également amené à assurer et à encadrer, animer et coordonner le travail des équipes de la coupe de la canne et de l’unité de broyage.

blog-papa-rouyo-sandro-le-regisseur-de-parcelles-

Sandro – le régisseur de parcelles

En quoi consiste ton quotidien au sein de l’équipe ? 

Le matin, je vais saluer mes collaborateurs sur les parcelles car le relationnel est primordial pour moi. Puis, je vérifie si les tâches prévues sur le planning que j’établis en fin de semaine sont bien commencées. A l’unité de broyage, je vérifie la mise en place c’est-à-dire : le bon fonctionnement des équipements, que la canne est bien présente en quantité suffisante, propre et qu’elle soit fraiche de moins de 24 heures.

Je définis le tonnage à broyer et le nombre de litre de jus de canne à sortir. J’organise l’acheminement jusqu’à la distillerie à Goyave. Il m’arrive d’aller chercher de la canne avec le tracteur pour la ramener à l’unité de broyage. En dehors de cela j’ai ma casquette de RH : établissement du planning de présence, des factures …

Quel est ton style de rhum préféré ?

Mon style de rhum, sans hésiter, est le rhum vieux, car il est plus doux et parfumé.

Une façon privilégiée de le déguster ?

Je choisi d’abord le bon verre, car tous les verres ne sont pas destinés à la dégustation du rhum, je le déguste au naturel et surtout en prenant le temps.

blog-papa-rouyo-cannes
blog-papa-rouyo-cannes-
Jean-Marie – «Maitre-cannier»

Jean-Marie – «Maitre-cannier»

JEAN-MARIE – «UN MAITRE-CANNIER»

 

blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier-illustration

Crédit illustration : Jean-Pierre Silo Studio 515

La campagne 2021 s’est terminée fin août, combien de temps le sol doit-il se reposer avant un nouveau cycle ?

Tout dépend du type de culture et de la récolte précédente mais de manière générale, la canne n’exige pas du sol qu’il se repose. Ce n’est pas une culture qui requiert un délai de jachère.

Comment se prépare le sol ?

Il y a peu de choses à faire. C’est un avantage de la canne : elle pousse de manière presque sauvage, elle est adaptée à son environnement, à son milieu.

Quelle est la durée de vie d’une canne ?

Encore une fois tout dépend de la variété et de la conduite culturale. Cela peut aller de 4 à 5 ans jusqu’à…un demi-siècle. A partir de 8-9 ans, la canne perd en tonnage et en rendement mais peut conserver sa qualité selon les interventions et l’évolution de la souche.

Quel est l’impact de l’âge de la canne ?

Plus la canne est jeune, plus sa capacité germinative et sa qualité sont importantes.

Comment sont plantées les cannes actuellement ?

Les cannes sont mises en rang en « file indienne » en se surperposant un peu puis on remet la terre dessus, dans l’attente de la germination qui arrive au bout de 8-9 jours. On ajoute alors du compost, qui se dégrade pour faire office de fertilisant.

Qu’y a-t-il à faire en parallèle ?

Durant la germination, il faut contrôler l’enherbement. Il y a pour cela deux manières : chimique, les herbicides, ou mécanique/manuelle, c’est-à dire à la main, ou paillage, bagasse, outils mécaniques.

blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier_

Pourquoi faire ce contrôle d’enherbement quand la canne est très jeune ?

Le contrôle de l’enherbement doit se faire quand la canne est encore jeune pour ne pas abimer ses racines. Comme elle a un développement racinal latéral, désherber une fois qu’elle a poussé est un risque d’abîmer les racines et donc limiter sa croissance.

Pourquoi le faire à la main ?

Cela permet d’enlever les herbes au plus près de la canne et le meilleur moyen de le faire ce sont les mains. Le développement racinal est optimal et la canne de meilleure qualité.

Qu’est ce qui fait la qualité d’une canne ?

La qualité de la canne récoltée va être conditionnée par la qualité de tes souches et la qualité de tes souches va être conditionnée par la façon dont tu travailles, c’est-à-dire la méthode culturale. Pour moi, cela passe par des coupes franches et par le fait de ne pas tasser les sols.

Qu’est ce qui fait la qualité d’une canne ?

Tu cultives de manière naturelle pour préserver l’environnement, pour préserver la canne, pour préserver le sol et te préserver toi.

Adan on dòt soley!

Cultivons le temps…

blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier-le-sol
blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier-la-canne
Tim Synésius – «MAITRE-CANNIER»

Tim Synésius – «MAITRE-CANNIER»

TIM- «UN MAITRE-CANNIER»

 

illustration-Tim_blog_papa_rouyo-1

Crédit illustration : Jean-Pierre Silo Studio 515

La canne à sucre arrive en vrac au moulin pour être broyés encore fraîche.

3.5 à 4 tonnes de cannes à sucre par jour transportées l’année dernière,  aujourd’hui  on est à 7 tonnes/jour

Là, c’est notre fameuse canne matos, une des variétés de la Barbade, et là vous voyez la différence avec la R579 (celle qu’on appelle la canne rouge). Vous avez la Réunion d’un côté et la Barbade de l’autre. Donc vous voyez, ce sont deux variétés de cannes qui ont une grande croissance, elles étaient un peu irriguées et donc avec un développement plus important que les cannes qui pousse en ce moment, car il y a moins de pluie cette année. Cette année, les cannes ne se sont pas bien développées, elles sont restées à 1.20 m à 1.50 m de hauteur.

Par contre en terme de qualité et de saveur, elles sont excellentes, très concentrées en sucre avec des richesses qui peuvent aller de 12 à 14 brix . Elles sont moins grandes mais très concentrées en sucre dû à la technique qui s’appelle le stress hydrique : dès que la canne reçoit moins d’eau, elle ne se développe plus, mais produit plus de sucre.

Cette année, encore nos cannes ont été coupées à la main en biseau et rassemblées par tas. L’amélioration de cette année, c’est la remorque qui ramasse la canne directement, on l’appelle la méthode Papa Rouyo, car c’est du jamais vue. 

blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier_

En fait, c’est une remorque forestière qu’on a adaptée pour la canne, c’est la 1re fois qu’on fait ça. Cela nous évite de charger la canne manuellement, de les attachés en ballot comme on a pu faire les années précédentes. On passe les ramasser et on les met dans la remorque, cela nous permet de gagner du temps, c’est moins pénible pour les Artisans, et cela, n’abîme pas la canne.

blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier-le-sol
blog-papa-rouyo-jean-marie-le-maitre-cannier-la-canne